Le frelon asiatique est un insecte invasif de la famille des guêpes, originaire d’Extrême-Orient. Introduit accidentellement près de Bordeaux en 2004, il progresse vers le nord au rythme moyen de 60 km par an. Le premier nid a été détecté en Wallonie en 2016 et les premiers cas d’attaque de ruches ont été signalés en 2017. Depuis, sa progression se poursuit sur tout le territoire. L’arrivée de ce prédateur invasif pourrait fragiliser les ruchers là où il parviendra à s’établir en forte densité.
Identification du frelon asiatique
Le frelon asiatique, à ne pas confondre avec le frelon européen.
- Ressemble à une grande guêpe très foncée
- Un peu plus petit que le frelon européen (V. crabro)
- Large bande jaune orangé à l’extrémité du corps
- Pattes bicolores, noires à la base et jaunes à l’extrémité
La fiche suivante peut également vous aider à l’identifier avec plus de certitude
Nid du frelon asiatique
Le nid primaire peut facilement être confondu avec le nid d’une autre espèce de frelon ou de guêpe.
Le nid secondaire est plus spécifique, il est :
- de forme sphérique
- de grande taille (peut atteindre 80 cm de diamètre)
- présente une petite ouverture latérale située à mi-hauteur
- souvent construit dans un arbre à plus de 10 mètres de haut
Bon à savoir ! Le nid du frelon européen est plus allongé et doté d’une large ouverture basale. Sa taille est plus modeste. Il est souvent construit dans un hangar, un grenier ou un arbre creux.
L’expansion du frelon asiatique est un sujet de préoccupation important en Wallonie. Il génère trois problématiques qui sont autant de motivations d’intervention. Son impact porte, dans un ordre décroissant d’importance, sur :
- l‘apiculture
- la santé publique
- l’environnement.
L’Administration wallonne a donc décidé de mettre en place une stratégie globale d’intervention en invitant une série d’acteurs à y participer.
Impact sur l’apiculture
Les apiculteurs sont les premiers préjudiciés par cette espèce exotique envahissante. En effet, le problème majeur posé par le frelon asiatique réside dans l’impact négatif qu’il engendre sur le développement des colonies d’abeilles mellifères qui peuvent être affaiblies voire s’effondrer et disparaitre.
La répartition du frelon asiatique sur le territoire wallon est encore à ce jour inégale mais l’impact sur les ruchers attaqués peut être important. Au vu de la progression prévisible de cette espèce invasive, les apiculteurs sont en droit de s’inquiéter.
Ces derniers ont dès lors été invités par l’Administration wallonne à agir de façon coordonnée et à intégrer Ie plan d’actions mis en place notamment en collaboration avec Le Centre wallon de Recherches agronomiques de Gembloux.
Impact sur la « santé publique »
Les guêpes et les frelons sont des insectes plutôt pacifiques envers l’homme. Leur aiguillon sert peu à la défense et est surtout utilisé pour la capture des proies. Lorsque ces insectes sont agressés individuellement, ils préfèrent souvent la fuite à l’attaque.
Hormis pour se nourrir sur les fruits mûrs ou pour chasser sur le lierre en fleur, le frelon asiatique ne fréquente guère le voisinage de l’homme et les cas de piqûres sont exceptionnels. Sa piqûre n’est pas plus dangereuse que celle d’une guêpe et la dose de venin injectée dix fois inférieure à celle déversée lors d’une piqûre d’abeille. Elle est toutefois légèrement plus douloureuse car le dard plus long pénètre plus profondément dans la plaie.
L’approche volontaire ou accidentelle d’un nid de frelon asiatique est en revanche une action dangereuse ! Elle peut déclencher l’attaque collective de la colonie et s’accompagner de piqûres multiples sur le corps et de la projection de venin et de liquides acides dans le visage pouvant nécessiter une hospitalisation d’urgence.
Une personne sur cinquante est allergique au venin de guêpe ou d’abeille. En cas d’allergie, toute piqûre provoque de l’urticaire, des vomissements, des vertiges ou encore des difficultés respiratoires. La piqûre de frelon provoque des symptômes analogues. Dans ce cas spécifique, un médecin devra être contacté après toute piqûre.
Il y a donc lieu de ne pas approcher les nids à moins de 5 mètres en période estivale et automnale. Tout travail d’élagage ou d’abatage doit être proscrit à proximité des colonies de frelons durant cette période de l’année. Tant que des feuilles sont présentes sur les arbres, les nids construits dans le houppier sont très difficiles à détecter ; leur présence pourra toutefois être décelée suite au va-et-vient des ouvrières dans le feuillage.
En revanche, en l’absence d’intervention sur l’arbre, les nids situés haut dans les branchages ne représentent pas de risque particulier.
De même, les nids détectés durant l’hiver sont sans danger car ils ne contiennent plus que des insectes morts, parfois accompagnés de quelques fondatrices en diapause très engourdies par le froid.
Dès lors, globalement, le risque pour la santé publique demeure faible. II est similaire à celui que représentent les nids de guêpes.
Tenant compte de ces éléments et du nombre de nids présents dans l’environnement, il a été décidé au niveau de la Wallonie, de ne plus envisager une destruction systématique de ceux-ci mais de se concentrer uniquement sur ceux qui posent le plus de problèmes en termes de santé publique (nids construits à proximité du sol, p. ex.) ou d’apiculture.
II reviendra donc à la commune ou tout autre gestionnaire de décider si un nid découvert sur le domaine public de son territoire nécessite d’être neutralisé ou non, et Ie cas échéant de prendre en charge cette intervention par l’intermédiaire d’un opérateur expressément habilité à cette mission.
Encodage des observations de frelons asiatiques
Les observations de frelons asiatiques ou de leurs nids peuvent être communiquées au travers de ce formulaire d’encodage.
Tout signalement doit être accompagné de photographies numériques du nid et/ou de l’insecte afin de permettre une validation du signalement.
Attention, les signalements des frelons asiatiques sur ce portail ont uniquement pour but le suivi de l’évolution des populations dans l’espace et dans le temps.
Il ne s’agit nullement d’une demande de neutralisation.
Des informations pratiques et complémentaires sur la lutte contre le frelon asiatique (fiches pratiques, actualités, vidéos) peuvent être trouvées sur :
À propos du frelon européen
Le frelon européen peut donner des frissons avec sa taille impressionnante et son vol bruyant. Toutefois il s’agit en fait d’un insecte plutôt pacifique qui n’est en aucun cas un piqueur spontané. Il préfèrera rester à l’écart des humains plutôt que de les importuner.
Il ne pique que par défense, lorsque l’on s’approche trop près de son nid ou qu’il se sent piégé ou agressé.
Le frelon européen est souvent confondu, à tort, avec le frelon asiatique ! Contrairement à ce dernier, cette espèce n’est pas considérée comme nuisible et envahissante. Il est un grand prédateur qui peut s’attaquer aux abeilles mais de manière anecdotique. Son régime alimentaire est varié (mouches, guêpes, abeilles, chenilles, araignées, nectars de fleur, fruits trop mûrs). Le frelon européen a donc un rôle très utile dans la régulation de nombreuses espèces.
Si vous découvrez un nid de frelon européen et qu’il a été construit dans une zone non problématique (dans le creux d’un vieux tronc par exemple), n’intervenez pas.
Par contre, si le nid risque réellement de poser problème pour la sécurité et qu’il a été construit dans un bâtiment et/ou à proximité immédiate de personnes allergiques, faites appel à une équipe spécialisée équipée qui pourra intervenir pour éventuellement déplacer le nid vers un autre lieu.
La destruction d’un nid de frelons européens ne doit être envisagée qu’en tout dernier recours, en cas d’extrême urgence.