Intitulée « Au Pluriel », la biennale de photographie en Condroz s’intéresse cette année à la notion de commun. À travers des approches multiples et sensibles, elle se propose d’interroger nos relations avec les autres et la façon dont elles nous définissent.
Les pratiques d’une dizaine de photographes, réunies pour l’occasion, explorent ainsi les liens d’appartenance que nous tissons dès le berceau, les communautés que nous rejoignons par choix ou par nécessité, ou celles encore dont nous héritons par tradition. Familiales, territoriales, spirituelles, elles rassurent et parfois enferment, mais participent toutes de la construction de nos identités mouvantes.
Les différents travaux des photographes, disséminés dans le village de Vyle-Tharoul, abordent ainsi des récits divers de coopération, de solidarité, de traditions festives et de liesse populaire, mais aussi de fractures et d’exclusion. Car la force du groupe s’accompagne aussi de revers sombres. Et la multitude échoue parfois à dissiper le sentiment de solitude intérieure.
Mais elle ouvre aussi la voie à de nouveaux horizons et c’est ce que la biennale met notamment en lumière, en donnant une place centrale aux pratiques collaboratives. Pour certain·e·s des artistes, la force vive du collectif occupe en effet le cœur même de leur démarche. Et l’espace de création, habituellement solitaire, se mue entre leurs mains en un véritable lieu de partage et de commun, bouleversant les codes traditionnels et les logiques marchandes.
Créer ensemble en puisant dans la joie de l’élan collectif, voilà peut-être l’antidote aux discours mortifères de peur, de haine et de repli qui prolifèrent aujourd’hui. Ou, à tout le moins, une façon puissante d’y résister.
Découvrez tous le programme : www.biennaledephotographie.be